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"Réussir son confinement" par Anne ROY



J'ai vu un article* ce matin et il y avait cette phrase ... "Vous n'êtes pas obligé de faire votre pain ni de réussir votre confinement".


Il est vrai que ce confinement - qui dure maintenant depuis un mois - nous fait changer quelques habitudes.

Les journées ne s'articulent pas de la même manière que lorsque nous allons travailler.

La journée de travail finie, il suffit de se lever de sa chaise, sortir de son bureau et accéder à son salon .... un total de 4 pas !

Oui, 4 pas ; nous sommes bien loin des 10 000 pas parcourus chaque jour lorsqu'une journée de travail se déroule entre la marche, le bus, le RER, l'attente, le travail, les heures supplémentaires et le trajet de retour.

Allons-nous grossir ?


Entre les plats faits maisons, les barbecues, les gâteaux, et les quelques 40 pas entre son lieu de travail actuel (le bureau dans le salon) et son lieu de détente actuel (le salon)...cela peut être effrayant. On se sent plus "réactif" mais peut être moins "actif". Le vélo d'appartement m'attend patiemment tous les matins à 11h ... j'avoue que parfois je n'ai pas trop envie de le voir.

Mais après je me dis "allons-nous grossir ?" et je m'y mets ... à la diet aussi d'ailleurs. Cuisiner maison ce n'est pas forcément cuisiner au beurre, à la végétaline, à la crème fraîche, aux sauces et aux gâteaux.

Le confinement m'oblige à cuisiner avec ce que j'ai. Je ne suis plus actrice de mes caprices et de la facilité à aller se dégoter - alors que ce n'était pas prévu - du saumon fumé pour faire des wraps le soir.

Saumon fumé absent, wraps aussi, ce soir ça sera restes de riz en salade avec ce qu'on trouvera dans le frigo. Et en dessert, yaourt maison.

Mais qui va faire la salade ?


Actuellement, on profite de moments sains pour avoir de vraies discussions avec son +1. Loin du train-train quotidien, alors que monsieur rentre tard, qu'il est fatigué, agacé par les transports et la charge de travail et qu'il faut aborder un sujet houleux ... "qui fait à manger ce soir ?!", le confinement nous permet d'attendre le bon moment pour avoir cette discussion.

Et petit à petit on trouve un rythme, un peu répétitif mais c'est à nous d'y amener des "jalapeños" !

On alterne sur les repas, on prend du temps pour faire des choses que nous aimons, des nouvelles choses, on teste le pain maison, les yaourts maison (une fois sur deux ils sont mangeables) et surtout on prend du temps pour appeler nos proches et nos amis.


Ça, c'est bizarre, pourquoi en temps normal on ne le fait pas ?


Pendant le confinement on organise des skype apéros, ça en devient presque excitants : "Hé, chéri ce soir on a programmé un skype apéro à 19h!", "samedi on fait un escape game à 10€ pour 4 à 20h", "demain -foliiiie- on appelle nos parents en visio !"


On en rigole, mais ça soulève un réel questionnement sur l'humain :

Pourquoi ne faisons nous pas plus attention à notre prochain hors confinement ?

Pourquoi faut-il attendre une épidémie mondiale pour que les humains se découvrent une gentillesse, un sentiment d'entraide, une compassion ?

Pourquoi à l'heure où la technologie est hautement développée, l'humain ne l'utilise pas pour la base : communiquer avec les autres ?

Pourquoi quand on cherche de l'aide hors confinement on ne la trouve pas, et qu'actuellement un post sur les réseaux et on obtient 84 réponses ... ?



Bon, voilà j'avais 3 questions aujourd'hui... si vous voulez qu'on en parle, cela me permettrait peut être de comprendre l'humain.

J'oubliais, à la question principale " réussis-tu ton pain maison", je répondrais par la négative ...

" Non, chef, j'ai échoué, j'ai essayé 4 fois, mais j'ai échoué"...


Je ré-essayerais après mon hibernation .... Tout de suite, je m'en vais faire ma salade de riz littéralement de la salade et du riz.

Vous voulez un peu de fantaisie ? Pour assaisonner la salade, broyez des graines de courges avec une gousse d'ail, rajoutez un peu de coulis de betterave ; ça apporte du croquant, du goût, et de la couleur !





© Anne ROY



 



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